Dans ce podcast, nous allons étudier le texte suivant, issu d’un manuel de pédagogie de Philippe Beck, préconisé dans une école alternative (et non pas écrit par une pédagogue en fonction dans l’école tel que je le croyais au moment de cet enregistrement). L’auteur est coach et médiateur, spécialiste des relations non-violentes (!). A chacun d’apprécier… Je le remercie quant à moi de me donner cette belle occasion de m’expliquer :
CHLOÉ, 4 ANS, REFUSE DE GOÛTER À UN NOUVEL ALIMENT.
Dans cette famille comme dans bien d’autres, la règle est : on goûte à tous les aliments servis à table, au moins une cuillérée. Or Chloé rechigne, crise, ferme obstinément la bouche à la vue de tout aliment inconnu. Que faire ?
Les parents de Chloé – et d’autres consultés à ce sujet – sont unanimes : la valeur promue par cette règle est, pour eux, le principe d’expérimenter avant de juger (a). Certains y voient également le respect de la nourriture servie (b), voire la convivialité (c).
En fonction de ces réponses là, le droit concomitant varie : droit d’affirmer ses goûts en choisissant de manger davantage des aliments qu’on préfère ; droit de manger ensemble en famille; droit de manger ailleurs – en visite, ou au restaurant. En effet, hors du cadre familial, le risque de trouver des aliments inconnus est décuplé, ces parents craignent donc « la honte » ou le désagrément de scènes tant que cette règle n’est pas admise par Chloé.
La transgression de Chloé nuit tout d’abord à l’ambiance familiale à table; de plus, le « mauvais exemple » risque de contaminer les frères et sœurs, s’il y en a; voilà pour le pénal.
Voici les sanctions possibles :
- Ne rien servir d’autre sur le moment.
- Resservir périodiquement le même repas – mais sans entrer non plus dans un jeu de pouvoir (comme « tant que tu n’en mangeras pas tu en auras dans ton assiette », gratuitement punitif).
- Du côté privation du droit associé : obliger Chloé à manger quelques jours à quelques mètres du reste de la famille; ou la bonne vieille privation de dessert, présentée non pas comme une « vengeance » punitive mais une conséquence logique de son comportement ; ou signaler qu’on renonce à une invitation, à une sorite au restaurant, en attendant que Chloé respecte la règle (attention alors à ne pas en faire la cible d’une vindicte fraternelle ! Ce message est à donner « entre quatre z’yeux »)

Espace de discussion ci-dessous : vos commentaires, questionnements et suggestions sont les bienvenus !